Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Kannan, Fadlalla

Un conte, un jour et la sagesse africaine(2)

Rédigé par kannan

L’Imbécile et le Bouleau

Il était une fois dans un certain royaume, dans un certain pays, un vieillard avec ses trois fils : deux sages et un imbécile. Le vieillard mourut. Les fils divisèrent la propriété par tirage au sort. Les sages récupérèrent les biens, quant à l’imbécile, il reçut un maigre bœuf. Le pauvre ! C’était le temps de la foire. Les frères sages décidèrent d’y aller. Alors, l’imbécile dit :

— Moi, je vais vendre mon bœuf.

Pour arriver à la foire, il lui fallait traverser le bois. Il y avait un bouleau sec ; le vent soufflait dans ses branches et le bouleau craquait.

— Le bouleau, pourquoi craque-t-il ? pensa l’imbécile. Peut-être voudrait-il acheter mon bœuf ? Eh bien, dit-il, le bœuf coûte vingt roubles, pas moins. Veux-tu payer maintenant ?

Le bouleau ne lui répondit rien. Il craquait seulement. L’imbécile crut qu’il lui demandait le bœuf à la dette.

— D’accord, j’attendrai mon argent jusqu’à demain!

L’imbécile attacha le bœuf au bouleau, lui fit ses adieux et rentra à la maison.

Les frères sages revinrent de la foire et demandèrent :

— Dis donc, l’imbécile, as-tu vendu ton bœuf ?

— Ouais.

— Pour combien?

— Pour vingt roubles.

— Bien, où est ton argent?

— Je ne l’ai pas encore reçu, je vais le prendre demain.

— Ha, ha, ha ! Tu es vraiment un grand imbécile, toi !

Le lendemain matin, l’imbécile alla dans le bois pour demander son argent au bouleau. Il vit le bouleau se balancer au vent. Il n’y avait aucun bœuf à côté – des loups l’avaient mangé.

— Eh bien, bouleau, rends-moi l’argent que tu m’as promis hier.

Le vent soufflait, le bouleau craquait, et l’imbécile dit :

— Soit, j’attendrai encore un jour, mais pas plus. J’ai besoin d’argent, moi.

À la maison, les frères l’interrogèrent de nouveau :

— Eh bien, as-tu reçu ton argent?

— Non, les frérots! Il me faut attendre encore un jour.

— À qui donc l’as-tu vendu?

— Au bouleau sec.

— Quel imbécile !

Le lendemain matin, l’imbécile prit la hache et alla dans le bois. Arrivé, il demanda de nouveau au bouleau de lui rendre son argent. Le vent soufflait, le bouleau craquait, et

L’imbécile dit :

— J’en ai assez de tes promesses ! Je vais tout de même régler mon affaire et tu ne seras pas content ! La hache dans sa main, il abattit le bouleau.

Il y avait un creux dans ce bouleau. Des brigands y avaient caché un coffre d’or. L’imbécile remplit ses poches et apporta cet or à la maison. Tout à fait stupéfaits, les frères demandèrent :

— Où as-tu trouvé cet or ?

— Le bouleau m’a payé sa dette. Ce n’est pas tout, il en reste beaucoup. On y va, il faut apporter les richesses à la maison.

On alla au bois et on prit le coffre. L’imbécile dit merci au bouleau. À partir de ce jour, on ne l’appela jamais plus imbécile.

Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :